ANDRIOLI Louis

Publié par Lou Gabian sur 4 Février 2014, 09:59am

Ecrivain d'expression italienne et nissarde. Né d'une Niçoise d'origine utelloise et d'un officier engadinois du régiment Suisse-Grisons au service du roi de Sardaigne, il passe son enfance à Nice et entre en 1785 comme cadet dans l'unité de son père. Il combat les Français en 1792-1793, est blessé le 12 juin 1793 lors de la victoire sarde de l'Authion.
Licencié de l'armée en 1800, le capitaine Louis Andrioli se fixe à Turin où il se consacre à la poésie, appartenant à plusieurs académies, dont l'Arcadia de Rome et sa filiale turinoise, la Colonia de' Pastori della Dora, qui réunissent des opposants à la France. Il publie en 1806 ses "Opere poetiche", dont la première version de Segurana, poème épique en six chants consacré à l'héroïne niçoise (deuxième version en 1827).
Ce texte est accueilli favorablement à Nice et le Conseil Municipal décerne à son auteur une médaille d'or frappée spécialement à son intention (1807). Il écrit ensuite des livrets de « mélodrames » pour le compositeur Farinelli. En 1814, il reprend du service dans l'armée sarde et termine sa carrière en 1830 avec le grade de colonel d'infanterie.
Il produit des poésies de circonstance en italien, traduit des oeuvres du français et se consacre à son dialecte maternel (Segurano et Poesio nissardei, 1832).

Poète italien cultivé mais manquant d'originalité, Andrioli reflète le changement des goûts littéraires à la fin du XVIIIe siècle et le passage de l'Arcadia à l'esthétique préromantique. Catholique, lecteur de Joseph de Maistre, il est hostile aux Lumières, à la Révolution et à la France.
Chantant Ségurane en un poème nourri des épopées antiques et imitant La Jérusalem délivrée, c'est lui qui, pour la première fois, fait d'elle un personnage littéraire. Si saSegurana n'a pas fondé le culte que vouent les Niçois à leur héroïne, cette épopée est probablement à l'origine de sa mythification.

La statue de la liberté

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